Les vendanges sont terminées, la terre peut enfin se reposer de son dur labeur estival. Mais votre travail de vigneron n’est pas terminé pour autant !  

L’automne est la saison parfaite pour préparer et enrichir votre sol pour les prochaines récoltes l’année suivante. Appauvri par les vignes, le sol a besoin de refaire ses réserves d’éléments nutritifs indispensables à sa bonne santé et au développement des plantes.  

Deux tâches vous attendent : le travail et l’amendement du sol.  

Pourquoi enrichir la terre en automne ? 

Chaque année, on estime que 500 à 1000 kg d’humus par hectare sont perdus par minéralisation. Selon les conditions climatiques, les vignes vont plus ou moins puiser dans les réserves d’éléments nutritifs du sol, ce qui entraîne la minéralisation du humus.  

Pourtant, la qualité du sol est déterminante pour récolter des baies sucrées et en abondance. Le travail de la vigne ne s’arrête donc pas après les vendanges, il évolue. Place à l’amendement du sol afin qu’il retrouve sa richesse nutritive pour la saison prochaine.  

Ainsi, avant de penser à la taille de la vigne, il faudra enrichir la terre en automne pour préparer le millésime de l’année suivante.  

Première étape : le travail du sol 

La première étape consiste en un travail du sol pour rendre la terre souple et meuble et permettre aux plantes de développer leurs racines. La vigne a beau être en repos, elle continue de pousser et de s’enraciner.  

Il y a deux manières de travailler le sol d’un vignoble :  

  • Le buttage (la façon la plus courante) : on ramène la terre se trouvant entre les rangs au pied de la vigne pour former une butte. Cette butte viendra protéger les racines contre le gel (jusqu’à -9°) et faciliter l’évacuation de l’eau 
  • Le défonçage utilisé si vous souhaitez replanter des pieds de vigne après un arrachage. Il s’agit d’un labour en profondeur dont le but est d’ameublir le sol et de retirer les pierres.  

Entre les rangs, vous pouvez travailler légèrement la terre sans pour autant procéder à un labour profond, qui risque de nuire à la vie souterraine.  

Deuxième étape : l’enrichissement du sol 

Le sol a été appauvri par le développement de la vigne. Il va falloir le nourrir afin qu’il puisse à son tour apporter les éléments nutritifs à la croissance et au bon développement des plants de vignes  

Nous vous conseillons de procéder à une analyse de votre sol afin de savoir quels apports, notamment minéraux, sont nécessaires. Grâce à l’analyse, vous saurez si votre sol manque de phosphore, d’azote ou encore si son pH est trop acide.   

Vous pourrez ensuite corriger le problème soulevé à l’aide d’un amendement minéral comme l’argile montmorillonite, la dolomie ou le carbonate.  

Dans tous les cas, votre sol aura besoin d’un apport d’amendement organique pour compenser l’exportation d’humus et améliorer le complexe argilo-humique 

Dernière étape pour un sol en bonne santé en automne 

L’automne et l’hiver, les précipitations sont nombreuses et les conditions climatiques sont rudes. Les averses peuvent lessiver le sol de ses nutriments essentiels tandis que le froid et le gel mettent en péril la vie souterraine (champignons, bactéries, vers de terre, insectes…), nécessaire à un sol en bonne santé.  

Vous avez même la possibilité de planter des végétaux entre les rangs pour protéger le sol et améliorer sa teneur en matière organique jusqu’au printemps.  

Par exemple, l’orge, grâce à ses racines profondes, décompacte naturellement le sol, facilitant le travail des micro-organismes et le développement racinaire des vignes. Les pois quant à eux, ont un feuillage fourni et permettront d’obtenir une couche d’engrais vert et compact au printemps lorsqu’ils seront broyés.