Le Vaucluse est le troisième département producteur de vin d’appellation en France. Dans ce département, près de 60 % des exploitations agricoles sont spécialisées en viticulture et produisent 1,8 million d’hectolitres de vin.
On y retrouve plusieurs appellations d’origine contrôlée bien connues comme le Côtes-du-Rhône, le Ventoux et le Luberon mais aussi des crus ou appellations locales comme Châteuneuf-du-pape, Gigondas, Vacqueyras, Rasteau et Beaumes-de-venise.
Même si le Vaucluse bénéficie d’un environnement favorable à la vigne avec 300 jours d’ensoleillement par an et une irrigation possible avec de nombreux cours d’eau, le territoire doit faire face au réchauffement climatique depuis quelques années.
Quelles sont les techniques à mettre en place pour gérer les changements climatiques au sein de votre domaine viticole vauclusien ? Nous vous donnons des éléments de réponse dans notre article.
Les signes du changement climatique dans les vignobles du Vaucluse
Le réchauffement climatique est partout et se traduit par différents phénomènes dévastateurs dans le Vaucluse :
- Chaleurs extrêmes
- Gels tardifs
- Phénomènes de grêle
- Pénurie d’eau
Après la sécheresse de 2003, la grêle de 2017 qui avait causé la perte de 30 % de l’AOC Ventoux, la pression du mildiou en 2018 à cause de conditions d’humidité exceptionnelles, l’année 2022 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le Vaucluse.
En 60 ans, la température a augmenté de 1,8° C au mont Ventoux alors que la moyenne mondiale est de +1,1° C. Conséquence : depuis les années 1960, les vendanges ont été avancées de 23 jours dans le Ventoux, posant des questions existentielles sur la pérennité du vignoble dans les années à venir.
Les initiatives régionales pour s’adapter au changement climatique dans le Vaucluse
L’objectif pour tout viticulteur vauclusien est d’améliorer la résistance de la vigne au changement climatique sans l’aggraver. Tout l’enjeu est là : les techniques à développer doivent être durables et efficaces.
Au niveau local, la Chambre d’Agriculture a proposé en collaboration avec la CNR des initiatives qui permettraient de mieux gérer le réchauffement climatique :
- L’accompagnement des exploitations depuis le printemps 2022 à travers le Projet Climat Sud et la plateforme de recherche et développement Agriculture PACA
- La mise en place de filets pour protéger les cultures des aléas climatiques et des bio-agresseurs
- L’agrivoltaïsme dynamique : surface combinant la production viticole et la production d’électricité à l’aide de panneaux photovoltaïques
- Une meilleure gestion de l’eau
Abriter les vignes avec des filets d’ombrage ou des panneaux photovoltaïques apporte une meilleure résistance des plants aux fortes chaleurs, ce qui permet de retarder la maturité, limiter l’évapotranspiration et retarder la récolte.
Néanmoins, ces solutions sont très onéreuses et complexes à mettre en place pour les viticulteurs.
Quelles sont les stratégies à mettre en place pour limiter les effets du changement climatique sur les vignobles vauclusiens ?
Il existe plusieurs stratégies pour s’adapter au changement climatique dans les vignobles du Vaucluse.
Dans le cadre d’une replantation, vous pouvez vous orienter vers des cépages plus résistants à la chaleur et à la sécheresse. Si le grenache et le syrah sont déjà des cépages caractéristiques de la région, le mourvèdre pourrait bien faire son apparition pour sa capacité à résister aux conditions climatiques chaudes et sèches.
Concernant l’irrigation, Matthieu Dubernet, le président des laboratoires d’œnologie Dubernet est formel : le canon est plus efficace et écologique que le goutte-à-goutte. « Pour les mêmes quantités d’eau apportées avec un canon, on multiplie par trois les apports au sol par rapport au compte-gouttes. Avec les mesures du sol que nous réalisons, nous avons compris que le canon est plus écolo, qu’il favorise plus le vivant. »
Pour limiter l’irrigation, il existe une autre solution : l’apport en argile montmorillonite qui permet d’améliorer la capacité de rétention en eau du sol pour que les plants de vigne puisent ce dont ils ont besoin en eau lors de période de stress hydrique (et de limitation de l’irrigation).
La solution la moins onéreuse et la plus durable pour que vos vignes résistent mieux aux fortes chaleurs reste de leur apporter tous les nutriments nécessaires à leur développement, en fonction de la nature de votre sol.
Chez Agrilor, nous accompagnons les viticulteurs depuis 1985 dans l’amélioration de leur rendement et de la qualité de leur vin, le tout avec des solutions naturelles et écologiques. Contactez-nous pour en savoir plus !