La nature est bien faite ! Avec le retour des beaux jours et sous l’influence conjuguée de conditions climatiques et de phénomènes astronomiques favorables, la vigne redémarre. Pourtant, cette exubérance renouvelée chaque année ne doit pas faire oublier l’importance de la qualité du vignoble dans le bon développement de cette plante.
Les bourgeons, prémices du redémarrage de la vigne
« Il n’y a plus de saisons » affirme-t-on souvent. Et certes, la vigne redémarre précocement en ce printemps 2019, alors que les températures du premier trimestre ont été particulièrement élevées.
Ce réveil suit une période de somnolence hivernale de la partie aérienne de la plante. Cet état est propice au développement de son système racinaire qui profite de la température relativement constante du sol où il s’abrite. La sève remonte alors des racines au cep puis aux sarments où elle alimente les bourgeons en formation.
On observe l’apparition de renflements qui précèdent leur éclosion. Grêle et gelée, qui peuvent toujours survenir jusqu’aux saints de glace, constituent alors une menace majeure pour ce petit bois en devenir, fragile et vulnérable. La première parce qu’elle peut casser les rameaux naissants, la seconde parce que ses températures négatives peuvent leur être fatales. Chacun observe et apprécie la manière dont s’effectue ce départ de végétation dans son vignoble et et dans celui de ses proches voisins. Et on constate quelles sont les parcelles en retard et quelles sont celles qui évoluent favorablement. Pour ces dernières, on sait que les hommes travaillent dur à leur amélioration.
Influence de l’état du sol sur le redémarrage de la vigne
En effet, il est important de comprendre à quel point la vigne, plante vivante, n’est pas isolée de son milieu mais au contraire interagit en permanence avec lui. L’état du sol dans lequel elle s’enracine est fondamental pour son bon développement. Elle y puise tous les éléments qui lui sont nécessaires grâce aux radicelles de son système racinaire. La terre doit donc contenir suffisamment d’organismes vivants et ne pas être trop acide.
L’idéal est d’entretenir le vignoble et d’en corriger l’acidité régulièrement, normalement à l’issue d’analyses de sols pour savoir ce à quoi il est nécessaire de remédier. Les amendements d’origine naturelle, tels que les apports organiques humifères, constituent des aides efficaces et de qualité. Leur autre avantage est de ne pas avoir d’impact négatif sur la vigne et sur son environnement. Certes, leur action est plus lente que celle produite par les engrais de fabrication industrielle. Mais là réside leur efficacité qui est d’entretenir durablement le terroir et ce sans risque pour le vignoble.
Il arrive également que des vignobles aient été peu entretenus ou bien aient fait l’objet de traitements phytosanitaires inappropriés comme des désherbages chimiques répétés. La vigne peut alors présenter des signes de souffrance. Il n’est pourtant jamais trop tard pour y remédier en privilégiant le désherbage mécanique et en nourrissant les sols avec des nutriments de qualité comme l’humus, que l’on apportera après les vendanges et avant la floraison pour ne pas abîmer la vigne.