Une vigne homogène donnera des grappes de même nature, gages de la qualité de leurs baies et donc de celle du vin à venir. Mais comment obtenir un vignoble homogène ? Et comment le maintenir dans cet état ? Retour sur l’importance de la préparation du sol avant toute plantation et de son entretien pendant toute la durée d’exploitation d’une vigne.
Un premier indicateur : l’aspect visuel de la vigne
Lors de notre précédente chronique, nous avions abordé la question du redémarrage de la vigne après la saison hivernale. Désormais, celui-ci est bien entamé et se traduit par le développement de la partie aérienne des plants. Leur examen nous permet d’observer si la pousse est homogène ou si les plants d’une même pièce croissent de manière hétérogène et, dans l’affirmative, d’évaluer la proportion de cette hétérogénéité.
La question est d’importance car la croissance homogène d’un vignoble est annonciatrice de grappes et de baies de qualité, elles-mêmes propices à l’élaboration de vins de qualité.
Le viticulteur sait que des plants qui se développent mal et de manière irrégulière peuvent présenter un signe de faiblesse. Attentif, il en cherche la cause. Celle-ci peut certes être attribuée au remplacement de vieux pieds de vigne par de jeunes. Mais si ce n’est pas le cas, un mauvais fonctionnement du sol peut être suspecté.
Un second indicateur : les analyses de sol
Pratiquées de manière régulière, les analyses de sol permettent d’établir avec certitude quelles sont les causes de l’hétérogénéité d’une vigne et de cibler au mieux la nature du traitement à mettre en œuvre, sa fréquence et son intensité. Fréquemment, ces analyses révèlent un mauvais fonctionnement du sol par carence, effondrement de ses capacités d’échanges cationiques ou mauvais comportement de la matière organique. Pour en revenir aux capacités d’échanges cationiques des sols, celles-ci ne représentent plus aujourd’hui que dix-pour-cent de ce qu’elles étaient il y a quarante ans, diminuant d’autant la taille du réservoir qui permet de stocker les éléments fertilisants naturels les plus importants pour la vigne.
Importance de la qualité du sol et de son entretien
L’adage « mieux vaut prévenir que guérir » se vérifie en viticulture comme dans bien d’autres domaines.
Et il est vrai qu’un sol bien préparé, que l’on a travaillé avec soin et sans hâte excessive avant d’y planter une vigne, est probablement l’une des meilleures assurances que celle-ci prenne un bon départ et se développe ensuite correctement.
Pour autant, j’ai souvent observé dans la pratique de mon métier que malgré la qualité apparente de certains sols, du fait par exemple de la présence d’argiles naturelles, leur capacité d’échanges cationiques se révélait pourtant trop basse entraînant un dépérissement de la vigne. L’une des solutions pour remédier à cette situation est de procéder à des apports d’argile montmorillonite. Grâce à ses propriétés et utilisée correctement, elle constitue un amendement d’exception qui améliore la capacité d’échanges cationiques des sols.