En viticulture, le stress hydrique est une réaction de la vigne face au manque d’eau dans le sol du vignoble. Les viticulteurs y sont de plus en plus confrontés et le seront d’autant plus dans les prochaines années selon les projections climatiques. D’où l’importance de trouver des solutions dès aujourd’hui pour ne pas souffrir de graves conséquences sur le vignoble.
Quelles sont les conséquences d’un stress hydrique prolongé ?
Des températures plus élevées et des périodes de sécheresse ponctuelles induisent une augmentation de la teneur en sucre et une diminution de la taille des baies mais une excellente maturité des raisins. Ainsi, un stress hydrique raisonnable favorise une augmentation de la synthèse des composantes de la qualité (acidité, arômes, flavonoïdes) et de leur concentration. Les vins auront des degrés alcooliques plus importants mais resteront qualitatifs.
Un impact sur le rendement et la qualité
En revanche, si le stress hydrique est prolongé, la qualité diminue, tout comme la quantité de baies sur les pieds de vignes. Une contrainte hydrique trop importante entraîne des dysfonctionnements d’ordre physiologique : moins de photosynthèse et un blocage de la maturité. Un stress hydrique prolongé a un impact sur le rendement comme le confirment les chercheurs de l’INRA de Pech Rouge dans l’Aude : il y a moins de raisins par pied et les baies sont plus petites.
En 2003, avec la canicule, certains viticulteurs ont déploré jusqu’à 40 % de perte de leur récolte. Les conséquences sur la qualité sont également significatives selon les chercheurs. « La photosynthèse fonctionne mal, donc le raisin arrive moins bien à maturité, ce qui se traduit par une modification de la composition analytique du moût. »
Le stress hydrique de longue durée entraîne un manque d’acidité
Le blocage de la photosynthèse aggrave le manque d’acidité et entraîne des teneurs en acide malique plus faibles. Le pH augmente ce qui a pour effet d’accroître les phénomènes d’oxydation et de limiter l’action du dioxyde de soufre dans les vins, avec le risque d’un développement microbien. Par ailleurs, le goût du vin s’en trouve modifié : on dénote moins d’amertume et d’astringence.
Une contrainte hydrique prolongée impacte négativement la teneur en sucre
Contrairement à un stress hydrique modéré qui augmentera la teneur en sucre des raisins et donc le degré alcoolique du vin, une contrainte hydrique prolongée aura l’effet inverse. Le stress hydrique sévère entraîne des carences en éléments minéraux, potasse et magnésie. L’assimilation racinaire de la potasse se trouve bloquée et les sucres ne migrent pas dans les baies. Néanmoins, selon les chercheurs de l’INRA, cet effet est modéré puisqu’on parle de 10 à 20 grammes de sucre de différence, soit un demi degré d’alcool potentiel, ce qui ne change pas totalement la tendance.
Un manque d’eau prolongé donne des vins avec moins d’amplitude
Si la vigne a subi un stress hydrique prolongé, le vin qui en est issu aura également moins d’amplitude à la dégustation. Cela serait dû majoritairement à une augmentation importante des teneurs en anthocyanes (présents dans le moût au même titre que les flavonols et les tannins).
Comment faire face au stress hydrique ?
Vous ne pouvez pas agir sur la météo et le changement climatique en cours, néanmoins, vous pouvez limiter son impact sur vos vignes en prenant soin du sol de votre vignoble. Les sols lourds comme les sols limoneux ou argileux, retiennent davantage d’eau par mètre cube que les sols légers comme les sols sableux ou graveleux, limitant ainsi le risque d’un stress hydrique prolongé. En effet, une terre sableuse retiendra moitié moins d’eau qu’un sol argileux. Procéder à des apports en argile montmorillonite (ou bentonite) est une solution facile à mettre en place et qui vous permettra de limiter les risques de perte de rendement et de qualité dus au stress hydrique prolongé.